2009/06/30

Vilaine Canaille (dirty bastard...), Excellent Clip from Archimede, 2 young brothers, french, with a huge slice of britpop inside.



They are really obviously influenced by the Who (A l'heure H) and Oasis and they knew the very few things you can take in french music to have a kind of french pop touch, a noble lineage. The LP is short and maybe still a bit young but for the second time in a single month I didn't say "Baaaaaaaa", listening a french production... When so young guys know than Sleepwalker is one of the good Kinks' LP of the Seventies, you can trust them, can't you?


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La Pop Franglo-Saxonne (frit'pop?) Premier album le 1er juin

Pas la peine de faire de la pop si on n’est pas inspiré, pas la peine de faire du rock si on n’a pas de chanson. Mais si les chansons sont aussi inspirées et immédiates que celles qui figurent sur ce premier album d’Archimède, alors il va falloir compter avec ce groupe de Laval, mené par deux frères pour qui pondre un tube semble être aussi naturel que dire « bonjour », et je dis ça si on dit « bonjour » naturellement bien sûr. Mais surtout pour dire qu’il va maintenant falloir compter avec le rock de Laval, et ça c’est vrai qu’on ne s’était pas fait à l’idée.

Laval pour beaucoup, ça restera la ville dont on peut lire le nom dans les deux sens. Mais c’est là surtout que Nico et son frère Fred ont commencé à écrire des chansons il y a quelques années avant de se baptiser Archimède, pour se donner un côté scientifique grec. En interview, la faute au temps que ça prend pour sortir un album, ils diront probablement que « cette dernière année, ils ont dû s’enfermer en studio afin de peaufiner les chansons de leur premier disque, pour les parfaire ». La vérité, c’est que les mélodies, les paroles, bref tout ce qui fait le corps et le parfum des chansons, était là dès le début. Les titres passent alors entre des mains expertes (celles de Philippe Paradis à la réalisation, d’Yves Jaget à la prise de son, de Jeff Delort au mixage et enfin de Stephen Marcussen pour le mastering), travaillant toutes à rendre l’ensemble le plus organique possible, en restant fidèles au relief des chansons. Le tout a été galvanisé par l’enregistrement live au studio Vega sur « la fameuse console avec laquelle ont enregistré les Stones ». Et quand l’écriture et l’interprétation d’une chanson sont une affaire de frangins, l’histoire du pop-rock a montré que ça valait souvent la peine qu’on s’y arrête (des Beach Boys aux Sparks en passant par les Breeders ou les Kings of Leon plus récemment). C’est normal, le public aime les bonnes chansons ; et pour une raison qu’on ignore, écrites par deux personnes du même sang, elles n’en sonnent souvent pas moins pertinentes.

Une fois composées, les chansons de Nico et Fred sont confiées à Archimède-le-groupe, soit augmenté de Cord’ à la basse et aux claviers, de Tess à la batterie, et de Guillaume à la guitare. On ne sait alors par quel tour de passe-passe les titres prennent une corpulence rock aux contours boogie qui donne parfois l’impression qu’Archimède ressuscite et modernise un son yéyé qu’on croyait bon pour les oubliettes (« Eva et les autres », « Vilaine canaille »). Il y a du rock chez Archimède, à n’en pas douter, mais surtout la propension aussi pour le tube instantané (« L’été revient », « L’amour PMU ») et le talent pas donné à tout le monde, de jouer des ballades pop matures sans en faire des tonnes (« A l’ombre », « Au diable Vauvert »).

Une simple écoute du disque permet de comprendre d’un coup le talent des frères, l’aisance insolente avec laquelle Nico et Fred synthétisent les connections pop franglo-saxonnes, de Nino Ferrer aux frères Gallagher, des Beatles à Jacques Dutronc. Chanter en français chez Archimède ce n’est pas un obstacle, c’est un atout. C’est assez rare pour qu’on en fasse état : il n’y a qu’à allumer la radio pour se rendre compte à quel point c’est un exercice périlleux, auquel beaucoup s’adonnent à un âge pourtant assez jeune pour penser une reconversion. On n’en voudra pas à Nico, rocker Gavroche, d’écrire une prose qui jongle avec une telle facilité sur l’exercice de style et les allitérations, jouant de la syllabe comme d’un instrument à part entière qui complète, on ne sait comment mais idéalement, l’écriture pop de son frère. On se surprendra forcément parfois à vérifier le livret pour être bien sûr que dans « À l’Heure H », la phrase qu’il chante est bien : « Même les nonnes/Assailliront la scène/Presque Aphones/Quand l’heure, quand l’heure, quand l’heure H aura sonné ». Vous n’aurez pas fini d’examiner le sens des mots que vous serez déjà en train d’en fredonner inlassablement le refrain, pour le simple plaisir de faire rebondir des syllabes en bouche.

On croit ou on ne croit pas en Dieu mais on est obligé de croire en une bonne chanson, dont la vertu est de tout dire en trois minutes, de réduire l’espace, le temps, l’amour et la mort à un judicieux équilibre de couplets-refrain. Elle apporte des réponses à des questions qu’on ne se posait pas forcément, elle rend l’air plus respirable. Elles sont au nombre de onze sur ce premier disque d’Archimède. No filler, comme disent les Anglais. 11 raisons de repenser Liverpool comme capitale de la Mayenne, ou Laval comme le nouveau berceau du songwriting pop-rock français.

Thomas VDB

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